![]() |
![]() |
![]() |
|||
![]() |
![]() |
![]() |
|||
![]() |
DOSSIER
Illustration : Delphine Hermans
Du 30 novembre au 15 décembre, à Paris, se tiendra le 21e Sommet climatique, la COP21. Réchauffement de la température, déforestation, fonte des glaciers… La Terre est mal en point. Et chaque année qui passe est une année perdue pour l’humanité. Nos dirigeants vont-ils prendre leurs responsabilités et oser un accord réellement contraignant ? Va-t-on vers une (nouvelle) grand-messe sans lendemain ? Comment entrer dans un monde « sans carbone » ? Qui sont les acteurs clés de ce sommet ? Où en est la mobilisation ? A J-6 mois, Imagine fait le point sur cet événement capital pour l’avenir de notre planète.
La communauté internationale a
quand même retenu la leçon de Copenhague
et a la volonté de ne plus
répéter les mêmes erreurs. Et puis le temps a
passé, et chaque année de plus est une année
pendant laquelle les émissions de gaz à effet
de serre s’accumulent. Le sentiment d’urgence
est plus grand aujourd’hui qu’alors… »
Jean-Pascal van Ypersele, vice-président du
GIEC [1], est un homme d’un naturel optimiste.
Alors que s’annonce la COP21, autrement dit
la 21e Conférence des parties de la Convention-
cadre des Nations unies sur les changements
climatiques, qui aura lieu à Paris
en décembre prochain, il veut croire qu’elle
sera « non pas la fin d’un processus, car nous
n’atteindrons pas les objectifs de réduction
des émissions qui sont nécessaires, mais bien
le point de départ d’un nouveau cycle ». C’est
également l’espoir des ONG : que Paris 2015
donne un signal clair de l’engagement de
nos dirigeants à faire ce qu’il faut pour limiter
d’ici 2100 le réchauffement climatique à
2° C [2], avec de premiers actes à la clé vers un
futur sans plus d’énergies fossiles.
Un historique désespérant…
Pour comprendre où nous en sommes dans
ces négociations qui concernent ni plus ni
moins que l’avenir de l’humanité, voici un
bref rappel des antécédents.
En 1992, après le sommet de la Terre à
Rio, les Nations unies lancent un processus
de négociations pour tenter de répondre à
l’alerte lancée par des scientifiques réunis
au sein du Groupe d’experts intergouvernemental
sur l’évolution du climat (GIEC).
C’est le début des Conférences des parties,
qui réunissent les représentants de 195 pays
et rassemblent annuellement quelque
20 000 personnes au moins (le double est
attendu à Paris), ministres ou chefs d’Etat,
militants d’ONG ou lobbyistes de divers
secteurs industriels. « L’investissement humain,
financier, politique déployé autour de
cette gouvernance est immense, rappellent
les chercheurs Stefan Aykut et Amy Dahan.
Pourtant, une vingtaine d’années plus tard, il
faut reconnaître que le bilan est très maigre,
au moins en termes de réductions mondiales
effectives des émissions de carbone. [3] » Ces
émissions continuent en effet leur progression,
puisqu’elles sont passées de 22,6 milliards
de tonnes équivalent CO2 en 1992 à
35,3 milliards de tonnes en 2013.
Il y a bien eu Kyoto, en 1997, un premier protocole
« qui a tout même réussi à réduire les
émissions de ceux qui y sont restés jusqu’au
bout », constate Jean-Pascal van Ypersele.
Mais ses objectifs (-5,2 % pour 2012) étaient
très faibles. Il n’a jamais été ratifié par les
Etats-Unis, et fut quitté par le Canada.
Les COP ont toutefois continué. Celle de
Copenhague, en 2009, marque un tournant :
les attentes sont grandes, et la déception immense
lorsqu’elle se termine sur un échec.
Erreur tactique ? « Jusqu’à Copenhague,
les négociations suivaient un principe topdown
(de haut en bas), explique Joeri Thijs,
responsable de la campagne Climat chez
Greenpeace. On partait des rapports scientifiques
du GIEC et on pensait pouvoir obtenir
un accord de tous sur des obligations à respecter.
» Devant l’évidence de la responsabilité
humaine et des conséquences désastreuses
du changement climatique, le sens
de l’intérêt commun allait prévaloir. « Mais
cela n’a pas fonctionné. Pour débloquer la situation,
on est donc passé au bottom-up (de
bas en haut) : chaque pays doit annoncer ses
engagements nationaux en termes de réduction
de ses émissions (au moins), et ce sont
ces engagements qui constitueront la base
des négociations menées à Paris. En théorie,
c’était une bonne idée, mais aujourd’hui
chacun (...)
Récit graphique : Delphine Hermans
A visionner sur notre page Coup de pouce
(delphinehermans.canalblog.com/)
[1] Et à présent candidat à sa présidence.
[2] La limite des 2° C est avancée par les scientifiques du GIEC comme restant supportable. Mais de nombreux pays du Sud et ONG estiment que 1,5° C est déjà un maximum.
[3] Stefan C. Aykut et Amy Dahan, « Les négociations climatiques : vingt ans d’aveuglement ? », CERISCOPE Environnement, 2014.
Pour comprendre la mondialisation de près, rien de tel qu’une mise en situation. Depuis (...)
Malgré les politiques mises en oeuvre depuis une quarantaine d’années, l’état de la (...)
Selon un rapport du Crédit suisse, on dénombre plus de 120 000 grosses fortunes dans le monde. (...)
En finir avec les safaris humains Aux quatre coins du monde, des voyagistes proposent des (...)
Selon une étude parue en 2014 dans la revue Science, les sociétés dont l’agriculture est (...)
Notre lointain cousin était un singe, mais avant cela ? dans l’eau Nous avons également (...)