Analyse
L'invasion des objets connectés
Pixabay/Gerd Altmann
Avec l’Internet des objets, nous sommes entrés dans l’ère de la totale connexion ! Reliés à leur frigo, leur chauffage central, leur maillot de bain ou le collier de leur chien, les consommateurs 3.0 peuvent envoyer et recevoir des informations en temps réel et à la demande. Un progrès ? A voir. Car ces milliards d’appareils « intelligents » constituent aussi une menace pour la protection de nos données personnelles (captées et exploitées par une cohorte d’entreprises privées) et un gigantesque gouffre énergétique.
Ils sont entrés dans les foyers par le biais du thermostat – depuis votre voiture, vous pouvez dorénavant activer votre chauffage si vous rentrez plus tôt que prévu à la maison. Ou via ce bracelet qui calcule le bénéfice du moindre de vos efforts. Et puis il y a cette enceinte à laquelle vous pouvez parler, poser des questions ou ordonner de changer de musique…
Peu à peu, les objets connectés se sont répandus dans nombre d’habitations et ne cessent de se multiplier. La serrure que vous pouvez ouvrir à distance pour accueillir vos visiteurs et qui vous informe ensuite de qui franchit la porte et à quel moment précis. Le frigo qui vous prévient de l’approche de la date de péremption des aliments stockés.
Le collier de votre chien qui vous signale quand l’animal sort d’un périmètre déterminé et vous permet de le suivre à la trace, tout en ayant accès à ses données de santé. L’aspirateur-nettoyeur-robot qui détecte les obstacles et vous informe de ses dernières trouvailles – une chaussette oubliée sous le canapé ? – et répond à vos ordres. Le vélo d’appartement grâce auquel vous pouvez « rouler » avec vos amis, sur les mêmes pistes… ou encore le maillot qui vous indique quand il est temps de remettre de la crème solaire.
Traçage, détection, commande à distance… Entrées dans le quotidien du grand public, ces innovations s’étendent également à de nombreux secteurs (agriculture, industrie, mobilité, environnement, smartcities…). Grâce à des systèmes de plus en plus performants de miniaturisation et de communication sans fil (wifi, bluetooth, mais aussi d’autres standards davantage connus des initiés — LoRa, Sigfox), quasiment tous les objets produits sont susceptibles d’être connectés et de « communiquer ». « Aujourd’hui, des capteurs placés dans les champs peuvent, par exemple, déceler le taux d’humidité ambiant, et grâce à une boucle de rétroaction déclencher un arrosage si nécessaire », explique ainsi Nathalie Mitton, ingénieure et directrice de recherche à l’INRIA.
La suite de cet article est à lire dans notre numéro 149 (mars-avril 2022), disponible en librairie ou sur notre kiosque.